Amener le spectateur à devenir Vanda… N’est-ce pas l’enjeu de l’écriture ?

Le Testament de Vanda, par Michel Bruzat

Michel Bruzat monte Le Testament de Vanda, de Jean-Pierre Siméon. Ce texte pour une femme seule est joué par Delphine Valeille.

Qui est Vanda ? Elle incarne à elle seule tous les « sans ». Elle est : sans patrie, sans papiers, sans logis, sans droits, sans avenir. « Elle est ce peuple d’ombres effarées dont nos sociétés ne savent que faire et n’ont que faire », annonce la quatrième de couverture de l’ouvrage publié en 2009 aux Solitaires Intempestifs.

Elle a tout traversé
Vanda, imaginée par le poète, romancier, dramaturge Jean-Pierre Siméon, se retrouve avec son bébé dans un centre de rétention. Elle a tout traversé : la guerre, l’amour perdu, le viol, les frontières interdites, l’errance, la misère, le rejet. Elle ne peut plus rien, ni le pas en arrière ni le pas en avant. Elle a décidé d’en finir puisqu’elle n’a plus lieu d’être. Sa disparition, l’absence définitive qui sera l’effacement de trop de douleurs, d’humiliations, et de trop de mémoire, sera son legs à son enfant.

« Ecoutez bien Vanda », conseille Jean-Pierre Siméon. Cet auteur le promet : si on écoute bien Vanda, on devient Vanda. Enfin, la voici dégagée de l’image qui l’éloigne de nous, celle qui est proposée par les réseaux de communication et d’information, qui privilégient le spectaculaire sur le récit d’une véracité. C’est pour lutter contre les idées reçues que Jean-Pierre Siméon invite à venir écouter Vanda.

Contre la paresse et l’oubli
Amener le spectateur ou le lecteur à devenir Vanda… N’est-ce pas l’enjeu de l’écriture ? Que d’amener à comprendre l’Autre au plus profond de lui-même, par l’exploration du plus intime, sensible et vibrant de son vécu, de son être, via l’expression littéraire et de l’maginaire.
Cela a toujours été l’un des projets artistiques de Jean-Pierre Siméon. Ecrire contre la façon « oppressive » de dire le monde. Cette façon « péremptoire, aussi vite apparue que disparue dans le bruit général ». Il dénonce aussi ici le fait de ne dire « des choses et des êtres que leur apparence, le minimum reconnaissable, identifiable, le lieu commun, bref, ce qu’on en sait déjà et qui contente la paresse et organise l’oubli. »

Article de presse 2017 – Le  Populaire du centre

 

Consultez la page du spectacle Le testament de Vanda

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